Sécurité

Dans notre société qui se fait fort de tout réglementer, il est commun de présenter la montagne comme l’un des derniers espaces de liberté. Cependant, quand on évoque cet espace de liberté, on oublie trop souvent d’y associer un espace de responsabilité face aux dangers particuliers du milieu montagnard.

Gravir un sommet, parcourir un désert, fréquenter des régions reculées impliquent de prendre des risques d’une toute autre nature que ceux que l’on prend au quotidien et cela sous-entend une démarche volontaire et responsable de la part des candidats à l’aventure. Si le guide de haute montagne, de par sa formation et sa présence quotidienne en altitude, est certainement celui qui saura le mieux appréhender les dangers de la montagne en particulier et ceux des milieux hostiles en général, il ne doit pas pour autant être considéré comme une assurance tous risques face à ces dangers.

Il n’est pas superflu de rappeler ici que la pratique des sports de montagne comporte des risques qu’aucun guide n’est en mesure de réduire totalement. Assurer la sécurité sans pouvoir la garantir, tel est bien le paradoxe de l’exercice du métier de guide de haute montagne. A chacun de prendre la mesure de la réalité de cette situation avant de s’engager dans l’un des programmes de ski, d’alpinisme ou de voyages sportifs à l’étranger.

De la même façon, la pratique du trekking dans les pays en voie de développement, où le fonctionnement des organismes de secours n’a rien de commun avec ce que l’on connaît dans les pays alpins, induit des dangers qu’il convient de ne pas sous estimer. La difficulté à donner l’alerte, l’inexistence des secours héliportés, des durées d’intervention très longues imposent le plus souvent d’être en quasi-autonomie pour soigner une blessure ou une maladie.

Il est bien évident que, ni les connaissances en secourisme du guide, ni la qualité de sa pharmacie, ni l’utilisation d’un caisson hyperbare pour traiter les pathologies spécifiques à l’altitude, ni même la présence d’un médecin dans le groupe ne remplaceront les bienfaits d’une évacuation rapide vers un hôpital bien équipé.

Ces quelques lignes afin d’informer du mieux possible les futurs participants aux stages, trekkings et expéditions des dangers auxquels ils s’exposent de façon à ce que ceux-ci puissent se déterminer en toute connaissance de cause.