Chulu, vingt trois ans après…

Octobre 1989
Au terme de ma deuxième saison d’été d’aspirant guide un collègue, vieil habitué de l’Himalaya, me confie l’accompagnement d’un groupe de dix personnes pour le tour des Annapurnas avec comme objectif l’ascension du Chulu Far East.
Découverte du Népal, de ses très hautes montagnes et surtout la rencontre inattendue avec des populations chaleureuses et la symbiose immédiate avec l’équipe locale. Succès total, magique. Première incursion à plus de 6 000 mètres et tous les participants au sommet du Chulu Far East.
Joie immense, début d’une longue histoire…

Octobre 2012
A l’horizon d’un quart de siècle de vagabondage et après plus de 50 trekkings ou expéditions dans l’ensemble des pays himalayens dont pas moins de 40 uniquement au Népal, me voilà à nouveau sur le départ vers les Annapurnas avec le Chulu Far East en ligne de mire, sommet où je ne suis pas retourné depuis mon premier voyage au Népal.
Vingt-trois ans déjà, les souvenirs se bousculent…

Vingt-trois ans et toujours la même excitation du départ. Pendant dix ans, un voyage chaque automne, puis le rythme s’accélère et l’envie de mieux connaître et comprendre la diversité de la société népalaise se fait de plus en plus prégnante. L’intérêt et l’assiduité à l’apprentissage de la langue deviennent le moteur de séjours qui se rapprochent et s’allongent.
Sans y prendre garde, ma vie glisse doucement vers cet ailleurs…

Vingt-trois ans de Népal, des trekkings classiques ou inédits à travers tout le pays. Des sommets de 6 000, des 7 000 et même une tentative à 8 000 mètres. Quarante au compteur au printemps, quarante et unième départ l’automne dernier.
Un de plus ? Pas seulement.
Sur des terres maintes fois parcourues, dans une langue devenue familière, d’autres rencontres m’attendent et m’interpellent…

Précédant le groupe de trois semaines, l’impatience de retrouver les visages connus mais aussi de rencontrer mes nouveaux compagnons de vagabondage me fait compter les derniers jours qui me séparent de l’arrivée du groupe. Sauront-ils communier le Népal à ma manière ? Au pays des Dieux, l’expression ne me semble pas déplacée.
Impatience, questionnements, doutes…

C’est aujourd’hui qu’ils arrivent. Premiers regards croisés, premières poignées de mains aux nouveaux, accolades amicales aux anciens, bises à toutes, connues ou inconnues. C’est le privilège du guide.
Arrivée tardive de Jean et Françoise, embouteillage, fatigue, décalage horaire, survol rapide du programme, précipitation du départ de demain matin, ne pas oublier de repréciser l’essentiel. Tout s’accélère déjà.
Vivement demain….

Demain, premier jour de notre trekking, c’était il y a presque trois mois déjà.
Que dire. Raconter quoi.
La richesse et la diversité des paysages de notre itinéraire ; les cascades, les lacs, les rivières, les rizières, les déserts, les sommets enneigés, les rencontres d’un jour, les promesses de revenir, le beau temps qui ne nous a pas quittés, le froid inhabituel pour la saison, l’alchimie du groupe, l’hyper forme de l’un d’entre nous, les doutes et les peines en altitude pour d’autres, les gâteaux du cuisinier qui effacent la fatigue, le dévouement permanent des sherpas, les plaisanteries des porteurs, le sourire de la didi, le quizz des enfants du village, la même joie et magie du sommet qu’il y a vingt-trois ans. C’est tout ça bien sûr, mais pas que ça…

Pour le savoir et pour le vivre, rendez-vous au Népal dans l’un des programmes à venir…

Sallanches, le 9 Janvier 2013

 

 

 

 

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